Un salon pour les familles
Le service de médecine accueille régulièrement des patients en situation palliative pour lesquels la prise en charge relève d’une démarche pluridisciplinaire centrée sur la qualité de vie et l’écoute.
À cet effet, un salon a été aménagé à la faveur des travaux d’extension du service afin de renforcer le lien relationnel avec les proches familiaux de ces patients et ainsi favoriser une écoute et des échanges réguliers. C’est « un sas, un lieu de ressourcement », selon Noëlle Weiss, cadre de santé en médecine, un lieu autre que la chambre, où les visiteurs d’un patient en soins palliatifs peuvent prendre le temps, avant ou après la visite, pour s’y préparer ou récupérer.
C’est encore un espace où les familles peuvent se croiser et échanger sur leurs situations respectives et partager leur vécu. Cet espace dédié permet aux soignants et aux familles de se réunir en parallèle de situations vécues complexes afin de renforcer l’adhésion et la compréhension aux projets thérapeutiques.
La question de la fin de vie fait régulièrement l’actualité avec des histoires largement médiatisées et amène à un questionnement permanent de la sphère politique sur le sujet, sous l’impulsion d’une demande d’évolution émanant de la population.
Le corps médical, et notamment le docteur Jean Bentzinger, s’est largement imprégné de cette «culture palliative» pour la prise en charge de ces situations fondamentalement singulières, la prise en charge pluridisciplinaire venant progressivement influencer les prises en charge de l’ensemble des patients du service.
La «démarche palliative» s’intéresse à l’amélioration de la prise en charge globale d’un patient atteint d’une pathologie inexorablement évolutive, incurable, dont l’évolution verra apparaître une souffrance sur laquelle il conviendra d’intervenir par tous les moyens disponibles. Elle vise ainsi une prise en charge personnalisée, dans toutes les dimensions de sa pathologie, le but étant de privilégier et de maintenir aussi longtemps que possible la qualité de vie.
Un échange essentiel
Cet échange entre soignants et familles est «un moment éminemment important» selon Jean Bentzinger, car c’est le moment de l’appropriation par les familles du processus de soins et de la compréhension de l’intérêt de la démarche englobant le patient.
«Même si les échanges peuvent être difficiles, c’est l’occasion d’expliquer et d’écouter de manière à ce que les échanges soient les plus efficients pour viser un accompagnement de qualité».
Le Neuenberg dispose de quatre Lits Identifiés en Soins Palliatifs (LISP) qui permettent «d’imprégner l’ensemble du service de médecine d’une culture des soins palliatifs ainsi que de la prise en charge globale de la douleur ou de l’inconfort au bénéfice de tous les patients».
L’établissement s’inscrit pleinement dans le réseau des soins palliatifs du territoire de santé comprenant les Unités de Soins Palliatifs (USP, en hôpital) et les Équipes Mobiles de Soins Palliatifs (EMSP, pour les avis concertés en service et pour le lien et l’encadrement au domicile des patients). Ce travail en réseau est essentiel pour proposer une offre de soins la plus complète et complémentaire possible aux différentes situations rencontrées.
«C’est toujours le médecin qui a la responsabilité des choix médicaux et des orientations thérapeutiques pour le patient, mais nous cherchons par la concertation en équipe pluridisciplinaire et par le dialogue avec les familles à parvenir au compromis de prise en charge le plus adapté possible dans l’intérêt du patient et de ses proches. Le patient, qui est en définitive le premier concerné, doit faire partie du consensus et ses choix viennent guider l’ensemble de la procédure. Il doit être associé autant que possible aux décisions qui le concernent aussi longtemps que son état de conscience et de penser demeurent intacts», conclut le docteur Bentzinger.